Zone de Texte: Dans l’histoire du Beaujolais, tome deux des mémoires de Louvet, nous relevons cet extrait en page 206 :
" Le dit seigneur Humbert racheta, de Hugues de Marchamps tout ce qui était engagé à la Chaana (*), pour mille sous et une cuirasse et encore, il y mit sept cents sous de surplus par droit d’engagement et le dit Artaud, Vicomte, de son propre mouvement et volonté, vendit et livra au dit Humbert, tout ce que dessus, de quelle manière que ce fut pour la somme de trois mille sous et douze marcs d’argent, un jour de pentecôte, dans l’église d’Azolette, en présence de Guigues, comte de Forez, de Guillaume, comte de Chalon et autres témoins mentionnés dans l’acte ".
Transportons nous dans cette petite église ou chapelle d’Azolette, voisine de la maison forte, sur le plateau avec autour des manses, comptés sûrement sur les doigts d’une main. De là, on peut voir au Nord la forteresse de Dun et au Sud la tour d’Azoles, entourée aussi de quelques manses.
Jour de fête pour la paroisse où les principaux moines de Saint Rigaud sont présents, officiant à la messe solennelle du jour de la Pentecôte, en présence de trois comtes et d’un vicomte non habitués à se côtoyer si courtoisement dans la vie de tous les jours, et entourés de nombreux hommes d’armes et témoins, tous chevaliers du Beaujolais ou de la Vicomté.

(*) L’Achat de Chaana (Chenas) est confirmé par Aubret et par Meras – p.40 – note 121 – Aussi, malgré le style vieillot et difficile à saisir de Louvet, on ne peut mettre en doute la véracité de cette transaction.

Dernière mise à jour : décembre 2008

Chapitre V—Authentification de l’église d’Azolette — (Pentecôte 1138)

Zone de Texte: I. Les acteurs
Il y a l’acheteur :	Humbert III, seigneur de Beaujeu, qui a épousé Alix de Savoie, fille d’Amédée III, dont il vient d’avoir un garçon Guichard. Agé d’à peine plus de vingt ans, son âge tranche par rapport aux témoins
Il y a le vendeur :	Artaud IV le Blanc, Vicomte du Mâconnais depuis moins d’un an. Il accueille dans son église, mais il est " homme lige " de Humbert III, son suzerain sur Azolette, depuis l’engagement de son père Archimbaud III en 1125, avec Guichard III, père d’Humbert III.
Ils ont perdu tous deux leur père, la même année, 1137, l’un à Cluny et l’autre sur le chemin de Jérusalem.
Il y a le témoin de l’acheteur :	Guigues ou Guy Ier, comte du Forez et du Lyonnais, époux de Sibylle de Beaujeu, fille de Guichard III et Luciane, donc beau-frère de Humbert III. Il meurt en 1138. Guichard III, absent de cette transaction est mort en 1137, elle a donc lieu en 1138.
Il y a le témoin du vendeur :	Guillaume de Thiers, a succédé à son père, Guy de Thiers, mort en terre sainte. Il est Comte de Chalon depuis 1113. Bien que petit-fils d’Adélaïde de Semur, qui était cousine germaine de l’abbé Hugues de Cluny, donc descendant de la pieuse maison de Semur, il est aussi " mauvais larron " qu’Artaud IV ; ce qui explique leurs douteuses relations jusqu’à sa mort en 1168 
Zone de Texte: II. Contenu et concrétisation de la transaction
Artaud IV qui tenait en alleu des vignes à Chenas (*), de son ancêtre Guigue de Montmerle en plein Beaujolais, face à un besoin d’argent  engage ses vignes à Humbert III contre mille sous et une cuirasse. Ce dernier pour s’assurer l’engagement rajouta sept cents sous pour son droit d’engagement. Ainsi en cas de décès d’Artaud IV sans héritier, seul Humbert III peut racheter les biens.
Mais engagement n’est pas achat. Humbert III est demandeur pour acquérir à Chenas, des vignes en alleu depuis longtemps aux Montmerle, mais données en fief aux Marchamps. Une transaction rassemble en Azolette l’acheteur, le vendeur et le témoin de chaque partie, pour formaliser «  le mouvement et la volonté " d’Artaud IV de " vendre et livrer " à Humbert III, toutes ses vignes de Chenas pour trois mille sous et douze marcs d’argent. 
Ce que Humbert III accepte, et officialise en l’église d’Azolette, le jour de Pentecôte 1138.
Ainsi seul l’aleu passe des Le Blanc aux Beaujeu, le fief demeurant aux Marchamps (à savoir Hugues) liés depuis toujours aux Beaujeu.

(*) Chaana (Chenas) est le premier vignoble en Beaujolais. A la fin du VIIIème siècle, Carloman, frère puîné de Charlemagne fait défricher les forets de chênes (d’où le nom de Chenas) pour y planter de la vigne.