Zone de Texte: II — Les pèlerinages.
A l’époque médiévale, trois pèlerinages participent au rachat des fautes dans le monde occidental. :
Rome
Le plus ancien, permet de se recueillir sur le tombeau de Pierre le plus grand des saints, chef de l’Eglise et assesseur très utile auprès du Grand juge au moment de la mort.
C’est le pèlerinage de Guigue de Montmerle vers 1030.
Jérusalem
De tout temps, des chrétiens, comme Archimbaud II le Blanc en 1036, venaient de la chrétienté tout entière se prosterner devant le Saint-Sépulcre et demander pardon au Seigneur, profitant de la domination tolérante des arabes sur Jérusalem.
En 1076, commença l’occupation brutale des turcs fanatiques. Le pape Urbain II, ému par les plaintes des pèlerins revenus de Palestine lance le 27 Novembre 1095, au concile de Clermont l’appel à la première croisade.
Sans attendre les armées féodales, lentes à s’organiser, le bas peuple partira sans armes et sans ressources, en bandes misérables réunies par le moine Pierre L’Ermite, qui eut son heure de gloire avant que ses pèlerins soient massacrés par les Turcs.
La tradition veut que Pierre l’Ermite sorte de l’abbaye de Saint Rigaud en Avaize en Brionnais (*)
Mais à ce jour rien ne prouve que le promoteur des croisades en soit sorti. La plupart des chevaliers mâconnais, suivent à la fin du XIème siècle Gebouin, Archevêque de Lyon et beaucoup continuèrent durant les premières décennies du XIIème siècle, comme le Vicomte Archimbaud III Le Blanc en 1137
Saint Jacques de Compostelle
Le plus célèbre et le plus populaire pèlerinage médiéval est celui de Saint-Jacques. On choisissait son itinéraire en fonction des sanctuaires agréés (*), que le pèlerin, poussé par sa dévotion personnelle souhaitait visiter au départ. D’où quatre chemins jalonnés tous les 25 kilomètres environ d’églises romanes accueillant les pèlerins et dispensant les sacrements avec un prieuré attenant à l’église pour les héberger, les nourrir, les soigner si nécessaire.

C’est Alphonse VI, roi de Castille (1072-1100), oncle de Hugues de Cluny qui voulut impliquer « l’occident chrétien » dans la « reconquête » des régions libérées de l’occupation des Maures. Il fit appel à Hugues, le bâtisseur de l’abbatiale de Cluny pour concevoir et réaliser le « Camino Francese » avec ses lieux d’accueil, ses ponts et voies d’accès, sur la partie espagnole du pèlerinage. (*) 
Il y a donc existence dès le XIème siècle d’un « chemin secondaire » très fréquenté entre Cluny et le Puy en Velay, ré-ouvert il y a quelques années par l’« association Rhône Alpes des amis de Saint-Jacques ». Elle propose en quatorze étapes un parcours de 315 Kms pour rejoindre Cluny au Puy en Velay. Ce chemin nouveau fait plus référence au chemin de randonnée pédestre, avec les gîtes et restaurations possibles qu’à la reprise des itinéraires médiévaux.
Dans notre secteur, le nouveau chemin fléché depuis Cluny passe ainsi par Tramayes, Cenves, Saint-Jacques des Arrêts, Ouroux, Propières, le col des Echarmeaux, le Cergne, Charlieu, Briennon etc.
En respectant la cohésion existant entre les pouvoirs religieux et laïcs, au XIème siècle, il semble que la fondation de l’hôpital d’Aigueperse en 1100, à la même époque que celui de Roncevaux, puis l’érection de ces deux hôpitaux en collégiale avec un chapitre de chanoines, accrédite le passage par Aigueperse, ce qui donne : 
Cluny – La rivière Grosne septentrionale remontée jusqu’à Ecusolles *– la traversée à Saint Bonnet les Bruyères de la ligne de partage des eaux – la descente sur Aigueperse – Dun - Châteauneuf (*)– Le Pont roman sur le Sornin - l’abbaye de Saint Rigaud – Le grand chemin de la Clayette à Charlieu – Briennon (seigneurie d’origine des Le Blanc) etc. 
Zone de Texte: I. La religion résumée au rachat des péchés.
Les laïcs mal informés et mal encadrés par le clergé paroissial en ses débuts, restent pénétrés de formalisme et de superstitions.
La damnation représentée par l’image du jugement sculptée aux tympans des églises, avec la grande balance pesant les œuvres de chacun, les bonnes comme les mauvaises, oblige les élites, pour y échapper, à acheter son salut.(*)
Le rachat des péchés est une transaction indispensable, mais individuelle, d’allure commerciale et soumise à des tarifs.
Sans pouvoir contenir durant toute la vie les pulsions de la chair, beaucoup choisissent le dernier moment pour racheter d’un seul coup les fautes accumulées durant des années.
Ce rachat se fait par un geste rituel, le pèlerinage et une large aumône, accompagnée pour les plus riches par la donation de domaines comprenant : manses, animaux, serfs, prés, terres et bois…
Les gens d’Eglise provoquent et surtout orientent ces offrandes, s’efforçant d’obtenir tel ou tel bien qui complète au mieux leurs domaines. Pour les établissements religieux, c’est l’environnement domanial des prieurés et abbayes existantes. Pour les paroisses, c’est suivant les souhaits épiscopaux.
En Vicomté mâconnaise, les deux évêques des diocèses dont elle dépend, Drogon pour Mâcon et Aganon pour Autun, soutiennent en apparence l’expansion de Cluny à son apogée avec Hugues de Semur, (abbé de 1049 à 1109) mais cherchent, en réalité, à ne pas laisser Cluny étendre sa mainmise sur leur diocèse et monopoliser les échanges fructueux qui se développent entre la Saône et la Loire.

(*) Le plus saisissant est la vision Européenne de Alphonse et son neveu Hugues, puisque tout village castillan « reconquis » devait être occupé par des habitants d’au moins neuf nations différentes mais d’Europe.

(*) Dernier prieuré de Cluny

(*) La nouvelle capitale des Le Blanc, plus confortable et centrale que Dun

Dernière mise à jour : décembre 2008

Chapitre III — La religion au XIme siècle

Zone de Texte: (*) En France, quatre grands sanctuaires font office de pèlerinage Tours, Vézelay, le Puy en Velay, Arles.

(*) Pierre le Vénérable huitième abbé de Cluny a écrit : « Dieu a réparti les hommes en trois ordres distincts et stables, , isolant de la masse deux élites restreintes, le clergé et la chevalerie. Il a chargé le clergé de servir et la chevalerie de maintenir la paix. Les autres, les travailleurs, sont subordonnés au spirituel et au temporel, ils obéissent, ils payent, leur raison d’être est d’entretenir les spécialistes de la prière et du combat. »

(*) En effet un chanoine anonyme de Laon, un siècle plus tard, précise dans sa chronique que : « Pierre L’Ermite, originaire du territoire d’Amiens, fut moine d’abord à Saint Rigaud en Forez « apud sanctum Rigodum in Forezio », puis ermite ; devenu prédicateur, il enflamma les multitudes par sa parole » En fait, nul autre monastère n’existe en Gaule sous le vocable obscur de Saint Rigaud. D’autre part, le Forez vu de Saint Rigaud est très proche du Brionnais, ce qui explique la confusion. Enfin, Artaud II est nommé sur sa tombe « Artaud de Néronde, fondateur de ce lieu » Or, Néronde (42) est en Forez.