1000 ans d’Histoire d’un pays sans histoire

Azolette—résumé introductif

Zone de Texte: Isolé, hors des voies de communication, engourdi dans un milieu froid et humide, le pays d’Azolette (Azolettes au moyen âge) est sans Histoire.
Commune du Rhône, limitrophe avec la Loire et la Saône et Loire, sise en haut Beaujolais, sur le versant océan de la ligne de partage des eaux entre « océan et méditerranée » elle possède une superficie modeste d’environ cinq cents hectares, échelonnés entre 500 et 650 mètres d’altitude.
Au moyen âge, c’était une très petite paroisse, du « Pagus Dunensis », dépendant de la Vicomté du Mâconnais, couverte de taillis et forêts de feuillus impénétrables avec des terres marécageuses en fond de vallée.
Dès l’an mil, cet « oasis oublié » passe au travers des guerres, des brigandages, des incursions…qui dévastent pendant tout le moyen âge, les villes et les campagnes proches des voies de grande circulation.

Dernière mise à jour : décembre 2008

levieuxchêneZone de Texte: On pourrait définir Azolette par cette simple devise: « pour vivre heureux, vivons caché ».
Situé à un kilomètre au nord de la prévôté d’Azoles (actuellement sur Propières) où il reste visible la fondation de la tour de guet, construite au début du XIIème siècle par les seigneurs de Beaujeu, Azolette est un simple poste militaire. Tête de pont au sud de la Vicomté Mâconnaise, alignée entre Azoles et Dun, distants de neuf kilomètres.
Azolette qui enchante les promeneurs trouve son origine dans l’expression « petite Azoles » lieu planté de joncs, dans ce replat gorgé d’eau où l’on découvre aujourd’hui l’Espace Loisirs appelé «plan d’eau d’Azoles».
C’est cette position stratégique qui, au cours des premières décades du XIIème siècle entraîna sinon la célébrité, tout au moins l’utilité historique du pays d’Azolette.
Aussitôt après la dissolution de la Vicomté Mâconnaise, au XIII me siècle, Azolette passa sous l’autorité civile et religieuse de deux abbayes Bénédictines régionales.
L’abbé de l’abbaye Bénédictine de Joug Dieu, à côté de Villefranche, avec sa propre justice haute, moyenne et basse fut le seigneur temporel, tandis que le patronage de l’église paroissiale était confié à l’abbaye Bénédictine de Saint Rigaud d’Avaize située au centre du triangle : La Clayette-Semur en Brionnais-Charlieu. Pendant plus de 500 ans, ces deux abbayes se partagèrent toute l’autorité avec des limites géographiques définies et immuables.
Modeste « enclave » en Mâconnais d’abord, en Bourgogne ensuite, entourée par les seigneuries de Belleroche et de Propières, dépendantes de deux diocèses, l’une de Mâcon et l’autre d’Autun, elle fut conservée intacte après la dernière expédition du roi de France contre les féodaux de la région, apaisés définitivement par la chute de Dun.
Cette prise de Dun (en 1180) permit plus tard l’acquisition royale du Mâconnais, du Lyonnais et du Dauphiné, entraînant le respect de l’Eglise, sous toutes ses formes d’autorité, en ce «bon pays» du haut Beaujolais.
Ce n’est qu’en 1749 que le notaire de la paroisse, François Marie Delacroix, racheta la seigneurie d’Azolette à sa mise en vente, après la dissolution de l’abbaye bénédictine de Joug Dieu et son rattachement au chapitre de Notre Dame des Marest de Villefranche.
Cette nouvelle seigneurie laïque ainsi que l’autorité spirituelle de l’abbaye Bénédictine de Saint Rigaud disparurent à la Révolution.
Enfin, cet oubli total d’Azolette est ressenti dans les écrits historiques régionaux, à l’exception de l’ouvrage de l’abbé Auguste Comby - « Histoire de Belleroche et des environs » (avril 1981) auquel nous devons beaucoup, complété par celui de Jean Perche dans « Chauffailles La Clayette et leur région » (décembre 1985), Mathieu Meras « le Beaujolais au Moyen-âge » (1956) et surtout l’incontournable thèse de Georges Duby « La société au XIème et XIIème siècle dans la région mâconnaise » (1982) (malheureusement hors de la région de la Vicomté).
Quelques actes d’offices notariaux familiaux permettent de mieux comprendre le XVII et XVIII me siècle, mais avant, il faut glaner dans l’Histoire des Comtés avoisinants.
Aussi notre seule qualité d’amoureux d’Azolette ne suffit pas pour garantir l’authenticité totale de cette Histoire. Aucun monument, ni ruine ne pourront plus être mis à jour sur le site médiéval d’Azolette. 
La seule trace du passé est vivante dans le « gros chêne » (situé entre l’église et le cimetière d’Azolette). En 1700, la terre où il est planté s’appelle déjà du « gros chêne », vu sa croissance sous le climat rigoureux d’Azolette, tout porte à croire qu’il fut planté à l’époque de François 1er.
Bien vivant en Azolette, il demeure l’observateur de sa vie.
Mais hélas ! Cent fois hélas ! Ce témoin est muet.

J.M.