Zone de Texte: Une vue en plan de l’emprise de l’église actuelle à sa construction, représentée ci-dessus, s’inscrit à l’extérieur du pourtour de l’église du premier tiers du XVIème siècle avec les murs de la nef qui coïncident pour les deux églises. Il nous est possible alors de dessiner, après quelques réflexions, cette église du XVIème siècle, simple déplacement de l’église existante du moyen âge, la population n’ayant pas augmenté depuis plusieurs siècles, compte tenu des fléaux de la peste, des épidémies ou de la faim, jusqu’à la première moitié du XVIème siècle.
En fait, le déplacement pur et simple sur moins d’un kilomètre d’une église en ruine reconstruite à l’identique sans nouveauté architecturale, ni matériaux ajoutés, avec la main-d’œuvre sur place, fut sans doute le plus simple et le plus économique pour les deux abbés de Saint Rigaud.
Ils étaient pourtant les prieurs, auteurs de cette merveille de Maison du Prieur à Charlieu du début du XVIème siècle. Ceci montre l’importance portée par l’abbaye de Saint Rigaud à l’église de la pauvre paroisse d’Azolette.
Pour comprendre la petite église construite au moyen âge, il convient de faire un retour au XIème siècle et se rappeler que l’abbaye de Saint Rigaud fut fondée par le moine Eustorge, religieux du monastère St Austremoine d’Auvergne, élu premier abbé de Saint Rigaud et reconnu par le pape Alexandre II le 16 mars 1071.

Dernière mise à jour : Octobre 2008

Zone de Texte: Chapitre III
Déplacement de l’église d’Azolette

Tout ceci est quasi identique à l’église de Vauban en Brionnais, église paroissiale dépendante et voisine de St Rigaud, construite juste après Azolette qui conserve son abside comme à Azolette et remaniés, sa nef et un massif Barlong pour supporter le même clocher .

Eglise d’Azolette

Saint Austremoine, l’une des cinq églises majeures du roman Auvergnat est à Issoire et fut construite au XIIème siècle. Elle apporta une innovation majeure à cet art roman en introduisant le massif Barlong à la croisée du transept.

Cette structure de forme rectangulaire surmonte la croisée du transept et son côté le plus long est perpendiculaire à l’axe de la nef. C’est d’une hardiesse extrême pour assurer la stabilité de l’édifice et spécialement du clocher qui se trouve au dessus de la croisée.

Eglise Vauban

Église actuelle

Église XVI ème

Vue en plan

Église d’Azolette

Zone de Texte: Il n’est pas question d’envisager cette hardiesse pour la petite église d’Azolette construite peu avant celle d’Issoire et avec une seule nef sans croisée de transept.
Pourtant ce souci de stabilité est repris par un double massif de pierres jusqu’au sol de chaque côté de ce qui pourrait être la croisée du transept s’il existait, qui font effet de massif Barlong pour soutenir le clocher. Devant ces deux massifs, côté nef de l’église sont adossés deux autels privilégiés affectés sans doute à la Sainte Vierge et Saint Pierre , patron de la paroisse.
Le reste de l’église est constitué de part et d’autre de ce primitif massif Barlong d’une seule nef à l’Ouest simplement plafonnée avec couverture en charpente bois et à l’Est d’une abside en hémicycle d’une épaisseur énorme supérieure à un mètre.
Zone de Texte: Le plan de masse, ci-dessus, de la première église d’Azolette montre bien que la nef et l’abside communiquent, comme à Vauban par un étranglement soutenant le clocher avec deux arcades surbaissées au droit de ses faces Ouest et Est.
Zone de Texte: Si l’on compare encore Azolette à Vauban, on voit que le clocher de Vauban est construit aussi sur plan carré, à deux étages de baies, unique en plein cintre à l’étage inférieur, géminée à l’étage supérieur avec interposition de deux colonnettes, mais simplifiée et sans colonnettes à Azolette. Le toit couvert en tuiles est une pyramide carrée très obtuse.
Enfin une vérification sur le plan de masse de l’ancienne et de l’église actuelle montre que le plan carré du clocher des deux églises est identique. (voir le plan : représenté en rouge)
On comprend le soucis de l’architecte de conserver son même clocher à la modeste église d’Azolette, et de le surélever pour que les cloches portent plus loin. Le toit pyramidal obtus en tuiles plates fut remplacé par un toit d’ardoises plus élevé, «style restauration » ressemblant à celui de Saint Clément de Vers. Il fut donné par Monseigneur Delacroix, alors Vicaire Général du diocèse de Belley.
Fort de ces diverses observations, nous avons demandé au dessinateur de ce site une esquisse schématisant ce que pouvait être l’église d’Azolette au XVIème siècle, implantée en haut du pavé.
Zone de Texte: Cette église construite sur le roc (comme l’indique la carrière avoisinante) fut remblayée au sud pour faciliter la création d’un cimetière avec l’entrée à niveau, à l’Ouest, dans l’axe de l’église et un escalier au Sud, accédant à l’église à travers le cimetière par une porte en façade Sud, conservée actuellement.
La datation de cette église peut être faite à partir des vitraux actuels que nous étudierons avec la nouvelle église construite en 1823/1824.Ils viennent d’être identifiés (1985) ayant des fragments en mauvais état et en réemploi datant du premier quart du XVIème siècle. L’église a ainsi été déplacée trois siècles avant d’être agrandie .
Cette église échappa de peu aux guerres de Religion quand les troupes du terrible baron des Adrets arrivèrent à Beaujeu (1579).Son chef envoya quelques soldats détruire les églises dans la montagne. Propières fut saccagée, puis ils se rendent par le chemin de Dun pour incendier l’église de Bois Ste Marie . L’église nouvelle d’Azolette est alors cachée et protégée par la montagne dite «de la vigne » (sommet à 719 m ).