Dernière mise à jour : Mars 2009

Zone de Texte: Chapitre I
Photographie de la population d’Azolette par sa « taille » en 1621.
Zone de Texte: Pour connaître, l’évolution de la population d’Azolette, sous Louis XIII au XVIIème siècle,  après l’avoir observé dans la partie précédente d’Azolette au XVIème siècle, nous profitons d’un document très significatif( mais malheureusement quasiment illisible) correspondant  « au rôle de la Taille » pour Azolette en l’année 1621.
I - La TAILLE impôt direct dû au Roy basé sur le revenu du « feu » familial
La Taille est établie depuis1439 au seul profit du roi pour pourvoir aux besoins de l’armée permanente. Il s’agit d’un impôt direct payable pour tous les roturiers qui ne supportant pas la charge physique de la défense militaire du royaume s’en acquittent personnellement.
Nous pourrions comparer la Taille à notre Impôt sur le Revenu par Foyer Fiscal car c’est un impôt direct réparti dans chaque paroisse en fonction des  revenus estimés tant bien que mal par les collecteurs pour  chaque « feu » c'est-à-dire l’âtre autour duquel est rassemblé le chef de famille et ses enfants.
Le nom du chef de famille seul est indiqué dans le registre annuel paroissial de cette Taille.
Ceci n’évitait pas les injustices car le sentiment qui guidait souvent les collecteurs était de trouver des contribuables solvables qui pourraient le cas échéant payer pour les non solvables.
La commission de la Taille établit le brevet de la Taille c'est-à-dire la répartit entre les Elections ou les Provinces avant que les paroisses ne la répartisse entre les feux et qu’elle ne soit ensuite levée par les collecteurs.
Le clergé à qui sa vocation interdit de combattre ne paie pas cet impôt. L’exemption de la taille accordée par le roi dépassa l’état nobiliaire où cet impôt était celui du sang et l’état ecclésiastique, pour être accordée également à d’autres privilégiés. Ces excès augmentaient de plus en plus la charge financière des plus pauvres. Rappelons nous qu’en1410 le droit de Garde (*) ou Taille d’alors s’élevait à 1 livre par an alors qu’en 1621, deux siècle après, nous allons voir qu’elle s’élève à 27 livres.

(*) cf. : Azolette 1ère partie — chapitre III —sous titre III

Zone de Texte: II - Impôt de la Taille d’Azolette en 1621
Tout d’abord rappelons la difficulté de lire cette minute de l’époque, jointe aux méfaits de l’eau sur le document où souvent le mélange des chiffres avec les lettres des noms rend  difficile mais pourtant très instructif cette photo précise de la population d’Azolette en 1621.
Les feux «mouvants du Roy » astreints à la Taille c'est-à-dire ceux dont les revenus sont taxés sur la paroisse d’Azolette sont au nombre de trente cinq auxquels on doit ajouter le curé et les deux collecteurs chargés de récupérer la Taille qui ne la payent pas.
Voyons d’abord sur ces 38 contribuables, les  dix les plus honorables donc les plus aisés, nommés pour évaluer en conscience,  c'est-à-dire : « le fort portant le faible », la ventilation des 27 livres à remettre au Roy auxquelles s’ajoute les frais annexes affectés aux services payeurs du Maçonnais et aux deux collecteurs locaux soit 33livres 3sols 5 deniers à trouver sur la paroisse et correspondant à un total de 7961deniers tournois.
Les personnes choisies par ordre d’aisance sont :Benoît Murard –Benoît de Chaulmont dit Thivend - Anthoine de Chaulmont –Claude fils de Michel Depuis – Estienne Ducrot de Ruyre – Benoît  fils d’Estienne de Chaulmont – Benoît de Chaulmont dit Garnier - Anthoine Dissygaulx dit Thivend – Hugues Cheuzeville dit Garnier – et Michel Desportes (absent).
Les 9 contribuables précédents (hors Desportes) représentent prés de 50%du montant de la Taille. Seul Michel Desportes est un roturier, influent sans doute mais absent. Les deux collecteurs : Estienne Ducrot de Ruyre et Anthoine Dissygaulx dit Thivend, sont du nombre, car il est important qu’ils soient choisis parmi les gens aisés et au courant des décisions motivées par la commission  pour chaque contribuable.
Deux hommes aisés, sur tous les hameaux d’Azolette, ne sont pas présents à ce conseil des riches à  savoir pour le Cros : Louis Ducrot qui est le quatrième mouvant de la paroisse et le notaire Maitre Guillaume Barjaud installé depuis peu chez Thivend. Enfin le Magnié et Bressan  sont représentés par leur occupant : le granger (métayer).
Si l’on applique la règle conventionnelle de cinq habitants par feu on trouve au minimum 38x5=190, soit  environ 200 âmes pour Azolette en 1621 qui sont à comparer aux 120 en 1553 et au70 âmes avant 1531. 
Zone de Texte: III  Liste des  35 « feux »avec leur contribution pour 1621.(L’affectation par hameau est estimée en l’absence de documents)
Zone de Texte: IV -  Histoire de la population d’Azolette tirée de  sa photographie en 1621
Hameau des Murard
Tous les habitants des Murard sont regroupés en un seul feu (10,4%) dirigé par Benoît Murard.
La famille Murard est connue dès 1410 où Jean Muraud ou Murard est le doyen de la paroisse et reconnaît au Roy le montant de son droit de garde.
Au terrier de 1478 pour l’abbé de Joug Dieu nous avons le domaine Murard divisé en deux. Le principal à  Pierre Mura ou Murard(5,5%) et le reste à Jean de la Fay de St Germain la Montagne ( 3%) tuteur des enfants de Guichard Bartholomet(qui avait épousé la sœur de Pierre) cette subdivision existait encore en 1531.
En 1553 tous les héritiers de Guichard Bartholomet ont vendu leurs  biens aux azolettons du Hameau Depuis souvent des parents et Claude Mura ou Murard n’est plus propriétaire que de (4%) correspondant à ce qui reste aux Murard.
En 1621 nous trouvons taxé Benoît Murard époux de Barthelemy Aulas de la  famille des tuiliers de Vasvre sur St Germain. Agé, il est remplacé comme propriétaire des Murard, par son fils André Mureau ou Murard époux de Anne de Chaumont. Le domaine comprend deux maisons sur le terrain qui seront équitablement divisées avec le domaine en1640 entre André et sa sœur Benoîte épouse de Jean Babillon apparenté aux notaires de Propières et affectataire de la maison haute. La maison basse (actuellement la pyrame) étant pour André Murard.
L’unicité du feu pour tous les Murard en1621 rend Benoît Murard  le plus gros porteur de Taille pour Azolette et taxé à plus de10% de l’ensemble de cette Taille.
Hameau de Chaumont
C’est le plus gros hameau d’Azolette avec au moins 40 habitants et divisé en 8 feux
Plus grande et ancienne famille (XIIIème siècle) d’Azolette les de Chaulmont ne comptent que des laboureurs  dont certains sont gros propriétaires aux hameaux Garnier et Thivend d’Azolette.
L’ensemble du hameau est occupé par la famille de  Chaulmont sauf  2 nouveaux  petits propriétaires représentant moins de 10% de la Taille du hameau .Un gendre Bénier donnera pendant de nombreuses années son nom au bourg d’Azolette.  Par contre 2 branches sur les 6 sont représentées par deux femmes, restant seules, avant disparition de ces branches.
Chaumont comprend aussi le hameau des Trèves et une maison très ancienne sous Champcrue avec des terres de par et d’autre du Mousset
Hameau de Garnier
Ce hameau est moins important (9,6%) qu’au XVème siècle où il était encore indivis jusqu’en 1531 entre tous les descendants Garnier (11%). En 1553 Les Garnier  restants étaient trois car Leonard Garnier s’était installé au hameau Thivend  en plus un gendre, petit propriétaire, représente la quatrième branche de l’indivision Garnier
En 1621 il reste que deux pariers mariés à des filles Garnier un de Chaulmont et l’autre Hugues Cheuzeville qui vient de Belleroche  fils de feu François Cheuzeville tixier de toile ; il se maria le 14/06/1607, à Jeanne fille de feu Benoît Garnier et continuera par son fils Jean la présence  longue de cette famille Cheuzeville au Garnier. Un autre propriétaire Claude Marchand vient aussi de Belleroche (village Martray) et est témoin au mariage de Hugues.
Hameau André
Il ne contient que le petit domaine du Griffon, inchangé depuis le XIIème siècle, qui est en 1621 la propriété des héritiers de Benoît Cheuzeville dit Garnier témoin aussi  au mariage en 1607 de Hugues Cheuzeville  qui avaient quitté le hameau de Garnier avant 1621.Ce domaine resta dans cette famille jusqu’en1713 où Jean Delacroix l’acheta à Etienne Cheuzeville pour le laisser en fermage à son frère Claude qui avait fait de très mauvaises affaires.
Hameau Magny
C’était toujours une propriété aux Oysellier qui avait passé d’Estienne (propriétaire juste après 1531) à son fils  Michel  qui la  donna à son deuxième fils Adrian avec tous les biens sur Azolette. Ce fut ensuite le fils aîné d’Adrian : Augustin Oysellier (frère ainé de Cécile Oysellier belle mère de Pierre Delacroix premier habitant d’Azolette) qui en fit (1619) héritières ses 2 nièces Marie et Anne, filles de feu Claude son frère, mais n’y habitèrent jamais et mirent un granger (métayer)  sur le revenu duquel s’applique la Taille pour 1621.
Hameau de Ruère
En 1621 le hameau appartient en grande partie au 2 pariers Catherin et Estienne de Ruyre dont leurs ancêtres étaient propriétaires en 1553 de tout le hameau  avec en plus un gendre notaire Anthoine Odin probablement prédécesseur de Guillaume Barjaud. Entre 1606 et 1621 Guillaume Barjaud quitta Ruère pour Thivend et vendit ses biens aux Monnery déjà installés au hameau de Depuis et à deux autres familles  dont les  Rollon avec Claudine veuve du cabaretier de Ruère.
N’est pas nommé Estienne Ducrot, l’autre collecteur, apparenté aux de Ruyre.
Hameau Thivend
Nous avons au Chapitre II de la Troisième  Partie de ce site sur Azolette indiqué la venue en force et en indivision de la famille Thivend à la fin du XVème siècle qui donna pendant plus d’un siècle son nom au hameau. Nous arrivons à la fin de cette présence puisqu’il ne reste au hameau plus que deux femmes seules avant la disparition du nom Thivend.
Deux laboureurs originaires de Chaumont :  Benoît de Chaulmont ayant épousé Françoise Thivend et Anthoine Dissygaulx, un des 2 collecteurs non soumis à la Taille, descendant des Dissygaulx de Chaumont, qui  a  épousé Claudine fille de Benoît de Chaulmont dit Thivend occupent les terres du hameau de Thivent. Ceci montre l’emprise dès cette époque des de Chaulmont sur toutes les terres d’Azolette.
Le notaire d’Azolette Guillaume Barjaud vient comme vu ci-dessus de s’installer au hameau Thivend. A sa mort en 1631 succéda comme notaire son fils Benoît qui n’eut qu’une fille Marie  épouse en1643 de Jean Nivières dont la famille resta seule occupante pendant un siècle du hameau, qui prit son nom, jusqu'à sa vente en 1745 au jeune notaire d’Azolette François Marie Delacroix
Hameau de Bressan
Comme vu au Chapitre II de la troisième partie sur Azolette dans le terrier St Rigaud de 1517 le mas (petite ferme) Bressan est revenu à Pierre Aubressant qui lui donne son nom.
Un siècle plus tard en1621  il reste seulement Benoîste Braissant possédant fort peu de bien.
Le mas Braissant appartient encore aux descendants Aubressant qui n’y habitent pas ou déjà aux Barjaud qui habitent au hameau Thivend ?, dans les deux cas la Taille est celle du granger (métayer) qui occupe le mas.
En effet, un acte de 1574, signé par Anthoine Odin notaire, précise la vente d’une terre appelée Motbochet située au mas du Braissant par un descendant au Braissant à Guillaume et Cathelin Barjaud père et fils. Ce Cathelin devait être le père de Guillaume.
En conséquence avant son installation au hameau de Thivend Guillaume Barjaud pouvait être propriétaire total ou seulement partiel du mas Bressan.
Hameau du Bourg
Le bourg commença par se développer à coté de l’église tandis que la partie sous l’église mis plus de temps. Au quartier Plumet à coté de l’église, du nom de la première famille installée, avant 1600 le notaire Bellet à la Guillarmiére sur St Germain implanta la première maison louée sous forme de «  pensionnage »  c'est-à-dire que le locataire ne payait pas un loyer mais le remboursement de l’emprunt contracté pour la construction de la maison, en plus il s’engageait en cas de départ à trouver un successeur assurant par acte notarial de continuer le remboursement de l’emprunt. En1621 c’était Honnête André d’Ornaison apparenté aux de Chandieu seigneurs de Propières. C’est cette habitation qui en 1655 devint la propriété des Delacroix et est toujours dans notre famille.
Hameau Verpuis
Quatre feux occupent ce hameau. Trois sont de la famille Depuis, dont un d’une fille Depuis ayant épousé un Monnery(écrit avec un ou deux «  n » ) le quatrième à Claude Debiesse apparenté aux Janin ancien emphytéote du hameau Depuis dès la fin du XVème siècle. Détail curieux en 1640, en plus du feu au hameau Depuis, il y a également à Belleroche trois feux Claude de Biesse (ou Debiesse) à savoir un au hameau de Cheuzeville, l’autre au hameau au Sarrazin et le troisième au hameau au Blanc. Cette famille se développa à Belleroche  puis disparaît, comme à Azolette, autour de 1700.
Hameau au Cros 
Rappelons que l’hameau au Cros fut le dernier cultivé sur Azolette avant la fin du XVème siècle. Les terrains sur ce hameau furent la propriété des frères Catherin et Anthoine Ducrot fils de Martin qui s’était installé auprès de l’ancienne église d’Azolette. Ces deux frères élargirent au XVIème siècle leurs biens sur Propières  comme indiqué au terrier Oizelier de 1513 sur la rente noble de La Farge (Est de Propières) ou celui de Philibert Dumas autour de1520 sur la rente noble de Propières.
Si nous passons au XVIIème siècle, au terrier Versad de1652 sur La Farge son successeur est Jean Vacheron dont la famille restera au hameau du Cros pendant plus de deux siècles.
Au terrier Perrier sur Propières de 1590 son successeur est Louis Ducrot qui paye la Taille à Azolette en 1621.
Louis Ducrot eut trois enfants : Philippe, une fille, veuve de maitre Dubosc Notaire Royal à Thel, puis un fils Claude(*), cordonnier de son état, qui avait épousé la fille d’André  d’Ornaison, en pensionnage au Plumet, qui lui apporta l’aisance. Claude est mort en 1630 avec une seule fille Jacqueline. Le dernier  enfant Guillemette, célibataire, est morte en1655 légataire universelle de son père qui testa en 1637. Ainsi s’arrêta en 1655 la lignée des Ducrot au hameau du Cros.
Un plus jeune frère de Louis Ducrot nommé Estienne était installé à Ruère où il eut une nombreuse descendance qui resta a ce hameau.

(*) C’était une forte tête qui eut «  maille à partir » avec la justice d’Azolette ayant entre autre juré le nom de Dieu et injurié le notaire Babillon de Propières en plein «  cabaret- hôtel » de La Moulle sur Saint Germain.

Pourcentage

Total deniers

Hameaux avec les 35 contribuables

nom

Deniers par famille

10.4

828

Murard

Benoît Murard

828

23.7

1888

Chaumont

Jehan de Chaulmont

Anthoine de Chaulmont

Benoît de Benier dit de Chaulmont

Estienne de Chaulmont

Michel Desportes

François Delabrosse

Pierrette de Chaulmont

Jeanne fille feu Benoît de Chaulmont

768

336

288

271

96

49

44

36

9.6

763

Garnier

Hugues Cheuzeville dit Garnier

Benoît de Chaulmont dit Garnier

Claude Marchand dit Garnier

Héritiers feu François Veynollet

258

257

163

85

0.5

38

André

Héritiers feu Benoît Cheuzeville

38

3.3

264

Magny

Le granger de Magnye

264

15,0

1193

Thivend

Benoît de Chaulmont dit Thivent

Maître Guillaume Barjaud

Anthoine Vermorel dit Thivend

Pierrette Thivend

Antoine Thivend

624

432

59

52

26

10.3

816

Ruère

Catherin de Ruyre

Estienne de Ruyre

Toussaint Monnery dit de Ruyre

Michel Monnery dit de Ruyre

Barthélémy Branche

Claudine Rollon

318

318

87

60

26

7

1.5

122

Bressan

Le granger de Braissant

Benoiste Braissant

108

14

5.6

444

Le Bourg

Honnête André Ornaison

444 (Plumet)

11.4

909

Verpuis

Claude Depuis

Barthélemy Monnery dit Depuis

Jehan Depuis

Claude Debiesse dit Depuis

484

231

126

68

8.7

696

Au Cros

Louis Ducrot

Claude Ducrot

504

192

100.00 %

7961

 

 

7961