(*) Sans plus de précision possible du fait de l’exécution récente de fouilles superficielles, sans soucis archéologiques.

(*) Le Mousset sur Azolette, puis le Mussy au pied sud de la montagne de Dun, pour se terminer dans le Sornin au nord de Châteauneuf

(*) Au sud du pont actuel menant à Lapierre puis Belleroche

(*) Emphytéose – bail à très longue durée (18 à 99 ans) de nature agricole, portant à l’origine sur une zone à défricher et mettre en culture, sans obligation de construire, que l’emphytéote loue contre une redevance annuelle.

(*) Ce chemin est appelé, tout au moins dans la famille : chemin des Autrichiens en référence à l’occupation « brutale » en 1814 de l’ensemble du mâconnais par les Autrichiens. Chassés par Napoléon durant les « 100 jours », ils revinrent dès 1815 pour une occupation encore plus dure.

(*) Du latin « tres vias » trois voies.

· une voie N/S – frontière entre Azolette et Saint-Germain

· une voie parallèle à la précédente passant par Feinier et menant au cimetière de Saint-Germain

· une voie E/O reliant Azolette à la Guillarmière puis Chauffailles.

(*) Les Oiseliers sont le berceau familial du côté maternel des Delacroix, sûrement depuis le 15ème siècle et nous étudions cette généalogie familiale dans la partie « liens du sang ».

(*) En 1445, l’abbé de Saint Rigaud était Dom Perrière (DOM abrégé du latin Dominus, ce titre est donné à certains religieux Bénédictins).

La famille Perrière (ou Perière) eut deux abbés consécutifs : l’oncle Raoul et le neveu Thomas de 1410 à 1471. La famille Perrière, propriétaire du château du Banchet, assurait la seigneurie de Châteauneuf pour le compte du Roi.

(*) Abbaye Royale, c'est-à-dire avec des abbés commendataires nommés par le Roi, qui ne résidaient pas et touchaient la moitié des revenus de l’Abbaye.

(*) Il s’agit du domaine de Nivières, composé de Bressant et Montbouchet, acquis le 9 juin 1745 pour

9 000 livres hors frais.

(*) Rachat : 18 x 80 = 1 440 sols, soit 72 livres.

(*) Le « patron collateur » avait le « droit de patronage » accordé à l’abbé de l’Abbaye qui a fondé une église, de nommer le desservant ou de le présenter à l’Evêque diocésain.

Le patronage induit la propriété du bâtiment de l’église et le collateur garde à son profit une partie de l’impôt des « dîmes » collecté par le seigneur en faveur de l’Eglise catholique, servant à l’entretien des ministres du culte.

(*) Les royaux ou Royautés étaient fêtés dans les paroisses du Charollais et Roannais. D’abord défilé des jeunes avec roi et reine, précédés du « porte-fanion » et des « petits enfants » avec des bouquets et suivis par les jeunes en couple. Puis rentré à l’église, le défilé s’avançait vers la table de communion, offrant un peu de cire de son rucher pour le luminaire de l’église, puis places réservées dans les bancs garnis d’étoffes et de fleurs. A la fin de la messe on chantait un « te deum » d’action de grâce pour l’avènement de cette royauté d’un jour.

Un repas était préparé et soumis à mille politesses pour imiter la cour, avec des échansons « goutteurs » et des « porte torches » jusqu’au soir passé en jeux et danses. Le roi et la reine ouvraient le bal par la danse appelée « branle » et enfin ils mettaient le feu au « feu de joie ».

(*) Registre contenant le dénombrement des terrains des particuliers qui relevaient d’une seigneurie, avec leurs redevances et leurs voisins en limite

(*) L’obligation d’écrire les actes en français date de l’ordonnance de Villers Cotterest, de François 1er en 1539.

(*) On retrouvera au cours des siècles deux autre fois la venue d’un parent du curé dans la paroisse. En 1650, un Chabert est parent du curé d’Azolette Etienne Chabert (1635/1651) et en 1694 Honneste Germain Tabillon époux de Philiberte Bournichon, marchand à Azolette, originaire de St Germain des paroisses près de Belley est le neveu de Pierre Tabillon curé d’Azolette depuis 1671 et originaire du même pays.

Zone de Texte: Chapitre I

Premier siècle d’azolette (1138-1231) dirigé par une seigneurie laïque.
Les premiers Azolettons sont réunis dans un tout petit village des montagnes mâconnaises, né d’un poste militaire de la Vicomté, analogue au village « d’Astérix le gaulois ». Vaincue en 1180 par Philippe Auguste, roi de France, la vicomté passa sous l’autorité du sire de Beaujeu, Humbert III. Ceci dura jusqu’en 1231 où Azolette fut vendu à l’abbaye de Joug-Dieu.
A partir de 1231 et jusqu’en 1749 (date d’acquisition de la seigneurie par François-Marie Delacroix) on abandonna la seigneurie laïque du premier siècle pour l’administration par une seigneurie cléricale sans lustre ni originalité particulière.
Ce siècle de seigneurie laïque en fin de moyen âge ne donna naissance à aucune résistance des Azolettons, tant vis-à-vis du Vicomte du mâconnais que du Sire de Beaujeu.
Nous assistons à l’existence puis à la survie d’un petit groupe de quelques familles incultes et sans pouvoir, constituant une minuscule paroisse noyée et oubliée parmi les autres. Soucieuse seulement du minimum vital en surfaces cultivées et en accès depuis l’extérieur (voir le plan d’Azolette au XIIIème siècle).
I — Poste militaire de la Vicomté (1138-1180)
A l’origine, Azolette est la réunion d’une maison forte, au dessus du hameau actuel de Magnié, au sommet du mamelon (altitude 581m) et d’une petite église entre les deux hameaux de Magnié et Nivières (*) entouré de quelques huttes ou « manses » pour les premiers habitants entièrement soumis au Vicomte de Dun.
Géographiquement, la paroisse est coupée par le ruisseau « Mousset »(*) coulant selon la direction SE/NO depuis la tour d’Azoles jusqu’au pied de la forteresse de Dun.
En conséquence, Azolette est traversé par un seul chemin rive droite du Mousset qui le relie à la forteresse de Dun. 
Ce chemin part à l’est de l’église, passe par le hameau qui sera Nivières, remonte par la coursière (Azolette-Propières) jusqu’à Ruyere (Ruere) pour  rejoindre le chemin des crêtes reliant Beaujeu à Dun, très fréquenté à cette époque par les hommes d’armes du Beaujolais et du Mâconnais.
A l’ouest de l’église il se continue jusqu’à Dun en chemin piétonnier le long de la rive droite du Mousset, pour rejoindre le col de la Cépée et retrouver le chemin des crêtes de Beaujeu à Dun.  Cette portion de chemin permettait aux Azolettons de se réfugier à la citadelle de Dun en cas de danger.
II — Paroisse du Beaujolais (1180-1231)
Après la chute de Dun en 1180, Philippe Auguste se rendit aussitôt à Charlieu, ce qui épargna Azolette, mais compte tenu de la disparition de la Vicomté qui suivit, entraîna « ipso facto » la dépendance en fief de cette partie de la vicomté vis-à-vis du Beaujolais, d’où : 
le passage d’Azolette sous l’autorité du sire de Beaujeu
le départ des militaires subalternes de la maison forte en « rupture de bans » et des serfs liés à la vicomté.
La présence du pouvoir temporel de Beaujeu au nord des Echarmeaux, était la tour d’Azoles, centre administratif pour le haut Beaujolais. C’est donc vers cette tour, après la destruction de la forteresse de Dun, que les Bénédictins de Saint Rigaud, seuls présents par l’autorité du Curé qu’ils nomment, prolongèrent le chemin existant au sud, pour s’implanter autour d’Azoles.
Cherchant aussi l’accès au commerce, ils prolongèrent le chemin à l’ouest jusqu’à l’« iter publicum » pour se rendre à Belleroche, village dépendant depuis longtemps du Beaujolais ou utiliser cette route commerciale à l’est, vers Beaujeu ou à l’ouest vers l’abbaye de Saint Rigaud par Chauffailles et Châteauneuf.
Pour cela, on traversait le Mousset à gué (*) pour remonter le vallon jusqu’au lieu dit « Pierre Colanche », limite de la paroisse au S/O.
Ayant perdu les serfs et militaires en passant du Mâconnais au Beaujolais, le défrichement fut obligatoirement confié à des emphytéotes (*) propriétaires extérieurs à la paroisse.
Ces défrichements étant liés à la voie d’accès vers Ruyère, la tour d’Azoles et Pierre Colanche, c’est seulement le quart sud de la paroisse d’azolette qui est défriché et viabilisé, tout le reste demeurant en l’état, sans intervention humaine.
III — Limites de la paroisse d’Azolette 
Dès 1180, la paroisse faisant partie du Beaujolais avait reçu des limites claires et définies par rapport à Belleroche, Saint Germain la Montagne qui dépendait de Belleroche, Propières (trois paroisses rattachées également au Beaujolais).
Aussi, lorsque Humbert V de Beaujeu vend en 1231 Azolette à l’abbaye de Joug-Dieu, c’est avec des limites géographiques parfaitement définies et qui resteront immuables jusqu’à la Révolution.
En partant de « Pierre Colanche », limite au sud de la paroisse voisine de l’iter publicum, on emprunte en direction N/O l’ancien chemin des crêtes des Echarmeaux à Saint-Germain jusqu’au carrefour des Trèves (*).
Des Trèves, nous prenons le chemin S/N en direction du sommet (cote 723) de la Faye (ou Lafay), mais sans suivre un sentier existant, car la limite se situe sous les rochers. 
Cette zone, au dessus du village Chaumont constitue dès le XIVème siècle, les biens communaux de la Faye, soit une portion de la paroisse indivis entre tous les résidents, couverte de bois, taillis, bruyères et vassibles où l’on peut ramasser le bois mort, amener paître les animaux à certaines périodes de l’année, spécialement les porcs pour la ramasse des glands.
De là, en direction N/E on descend en suivant sensiblement la limite actuelle de la commune, jusqu’à la D52 , franchie au niveau de la borne départementale entre le Rhône et la Loire, puis on pique directement en traversant le ruisseau sur la maison des Oiseliers (*) dépendante de St Germain.
Suivant la direction N/NE, on passe au sommet du mamelon (cote 616) pour rejoindre le chemin des crêtes entre Beaujeu et Dun en empruntant le sentier, limite actuelle nord des prés au dessus du Cros. On quitte alors la paroisse de St Germain au profit de Propières. Ce chemin (*) des hommes d’armes est limite jusqu’au hameau de Ruyère à sa jonction avec l’ancienne coursière Propières/Azolette.
Changement de direction S/O pour passer au sommet à la cote 677, puis couper toujours la D52 en limite de la commune actuelle avec Propières, passer à la cote 596 pour aboutir au ruisseau au lieu dit Moulin Cochard, dont il ne reste aucun vestige.. Ayant traversé le Mousset, remonter à l’ouest par les chemins existants encore, limites entre Azolette et Belleroche pour atteindre à nouveau « Pierre Colanche ».
Avec ce tracé la paroisse d’Azolette est équivalente depuis 1231 à un carré d’environ 2 km de côté qui, compte tenu des variations d’altitude du terrain (supérieure à 100m), constitue au sol une surface d’environ 420 hectares correspondant à celle d’une toute petite paroisse.
On peut retrouver ces mêmes limites de la paroisse d’Azolette dans la carte de Cassini n° 86, établie pour toute la France en 1760.
IV — Terrier de Saint Rigaud de juin 1445.
Les hypothèses que nous venons d’exposer sur l’organisation d’Azolette en tant que paroisse du Beaujolais de 1180 à 1231 sont confirmées par un terrier (*) d’Azolette, signé Berthier en 1445.
Ce terrier avec parchemin était entre les mains de Mademoiselle de Chateautiert qui le remit le 12 novembre 1752 à François-Marie Delacroix, seigneur d’Azolette qui lui en a passé décharge. 
Il est gardé dans la famille (n’ayant pas d’existence officielle) et ne fut pas brûlé avec tous les autre en 1793, sur la place publique, devant l’arbre de la liberté.
Il contient 16 pages, tout en latin très effacé, rempli d’abréviations, donc très difficile à déchiffrer. 
Il se réfère à des possessions de terrains en emphytéote, certains avec maisons, cours et verchères que les propriétaires « confessent tenir et posséder de la directe du seigneur distingué religieux, représenté par Guille et le notaire pour le seigneur Perreire-Dom »(*).
L’existence de ce terrier est trouvée dans un acte de 1755 entre François-Marie Delacroix, notaire royal et seigneur d’Azolette depuis 1749, avec Dom Antoine Pernety, religieux, chantre de l’Abbaye Royale(*) de Saint Rigaud, fondé de procuration de Pierre François d’Esterno abbé commendataire de la dite Abbaye.
Par cet acte, nous apprenons que : « l’Abbaye de Saint Rigaud possède en direct certains fonds situés en la dite paroisse d’Azolette, dont Monsieur Delacroix possédait certaines vues avec des fonds qu’il venait d’acquérir*. Il ne pensait pas que les dits seigneurs abbés et religieux possédaient en direct un terrier sur la paroisse, d’autant plus qu’avec la seigneurie il acheta la haute, moyenne et basse justice sur la paroisse, sans aucune réserve et enfin que ce terrier de Saint Rigaud n’était pas connu ni renouvelé (mis à jour) ni en prestation (en usage encore en 1755).
L’on s’acheminait inéluctablement vers un procès, lorsque les deux parties se réunirent et reconnurent que la somme annuelle était seulement de 18 sols, donc modique, à laquelle il fallait, bien sûr, pour obtenir la propriété le rachat sur 80 ans s’élevant à 72 livres(*), qui fut payé immédiatement. L’on remit alors à François-Marie Delacroix le dernier terrier renouvelé, sous forme d’une petite recette de quatre feuilles couvertes de parchemin, signée Berthet, en latin(*), extrait du terrier original établi par Maître Hugonin Chapuis notaire, en 1517 ».
Comment justifier l’existence de ce terrier alors que Saint Rigaud n’eut jamais une fonction seigneuriale, mais seulement celle de « patron collateur »(*). Sans doute sans présence laïque effective de 1180 à 1231, le curé nommé par Saint Rigaud organisa seul le défrichage des terrains par des emphytéotes et assura les accès et la mise en culture du quart sud d’azolette.
L’abbaye Saint Rigaud se dépensa pendant 50 ans et ce terrier est la reconnaissance, par une possession en direct, de cette gouvernance matérielle en plus de celle spirituelle de son curé.
Il est pratiquement impossible de localiser sur le terrain tous les lieux imposés dans le terrier, mais c’est le panorama des secteurs défrichés jusqu’à l’arrivée en 1231 de la seigneurie de Joug-Dieu. Les propriétaires en emphytéose ont changé au cours des ans jusqu’en 1445, mais les lieux sont les mêmes et correspondent aux chemins en forme de croix NE/SO et NO/SE que nous trouvons dans le plan qui suit.
Ainsi, sur ce terrier, nous avons neuf reconnaissants, à savoir :
Zone de Texte: En plus, il faut ajouter la terre d’azolette à l’ouest du curtil de la cure où se trouve l’église entourée d’un grand pré.
Ainsi, en 1445 sur les neuf confessants nous avons :
cinq emphytéotes sans habitations, possédant des terrains en bord du Mousset rive droite.
Quatre propriétaires résidants : 
Jean Frogery – curé de la paroisse, habitant la cure et ses annexes.
Martin Ducrot – ce gros propriétaire pour le terrier Saint Rigaud (11 articles) a pu être amené à Azolette par son père Guillermo Ducrot qui a échangé un terrain avec les parents Garnier (Pierre et Stéphane), avant 1445 et était probablement frère du curé Pierre Ducrot (*) qui sera témoin dans un acte de 1410, que nous verrons au chapitre III  et qui résida à côté de la cure. 
Benoît de Chaumont – qui succéda aux de la Sibillion - a sa maison sous champcrue en limite nord du chemin allant à Dun.
Martin d’André – successeur de Hugues Desbat, pour quelques décades, habite le domaine du Griffon et apporte son nom au hameau des Andrés qui subsiste encore actuellement.

Lieu

Nom

articles

Désignation

Autour d’Azolettes

Antoine Colongier

1

Pré proche de la rivière (Mousset)

Azolettes

Jean Frogery curé de la paroisse avec maison de la cure

8

pré de Sangrenat

Terre du Clozel

Pré du Breuil

Pré Joux

Maison de la cure

curtil de la cure avec (Verchere,Terre, Pré)

Benoît de Chaumont avec maison en champcrue provenant de Benoît puis jean son fils de la Sibillion

3

Maison en champcrue

Pré du Breuil, jouxtant celui de la cure

Pré Colonge (vers rivière en limite de Saint-Germain).

Thomas de Ruyre

2

Autre pré Sangrenat

Pré de champs Gaudrant

Martin du Crot dit le Roy (*) avec maison jouxtant le pré de la cure.

11

Maison

Pasquier

Terre au dessus de sa maison

Pré Michon

Terre et Pré (champs gaudrant)

Deux prés de Ruyre

Terre de Chasseing-roy

Curtil

Terre de Clozel

Martin d’André avec maison venant de Hugues Desbat et initialement d’Agathe, femme de Jacques Chagluy

1

Maison avec terre et curtil dite du griffon

Autour de Propières

Jean de Quadrimo, notaire

1

Pré Joux qui fut de Jehan Babillon

Autour d’Azoles

Clément Lazii et son parier

1

Verchere

Saint-Germain

Bartholomé de Monveneur

1

Terre à Feinier à côté du pré de Bartholomée Desbat