Zone de Texte: Les années en paroisse (1806-1809) 
Le premier poste de l’abbé Delacroix fut le vicariat de Belleville, nous n’avons pas d’indications sur ce ministère qu’il conserva seulement jusqu’à la fin de 1807, pour être nommé ensuite curé de Fareins dans l’Ain à 10 km d’Ars en direction de la Saône.

Nommé dans l’Ain, car depuis 1802 avec le concordat, de nombreux diocèses, comme celui de Belley, furent supprimés et rattachés aux diocèses voisins, ce qui fut le cas pour les arrondissements de Bourg et Trévoux au diocèse de Lyon.
Il est certain que le gros bourg de Fareins avait subi avant la Révolution des épreuves peu communes et les habitants en restaient profondément troublés. Sous l’inspiration de deux curés jansénistes successifs, les frères Claude et François Bonjour (1775-1788) une étrange secte dite des « Fareinistes » s’était formée. 
Des exaltés, femmes en tête, mettaient leur bonheur à se faire frapper jusqu’au sang. Ainsi, en 1787, une jeune fille, Etiennette Thomasson, cédant à des suggestions fanatiques consentit à se laisser crucifier dans l’église contre le mur de la Sainte Vierge. Plusieurs personnes assistaient à cette scène monstrueuse. A l’arrivée des forces de police, elle fut déclouée et les principaux instigateurs exilés. Heureusement, la jeune fille guérit de ses blessures.
En 1807, sur les 1200 habitants de la commune, les trois quarts étaient « Fareinistes ». Fin avril, le Cardinal Fesch entreprit une tournée de confirmation dans la partie du département de l’Ain rattachée à son diocèse par Neuville, Trévoux, Fareins, … pour finir à Bourg, ces villages et villes n’ayant pas vu d’évêque depuis 25 à 30 ans.
L’état moral des habitants de Fareins ne put échapper au cardinal Fesch. La nomination de l’abbé Delacroix au poste de curé, quelques semaines après, montre l’espérance qu’avait le cardinal en ce jeune prêtre associé à sa lutte contre les Jansénistes, en qualité de curé des « illuminés » de Fareins.
Combien de conversions pendant les deux années que dura son ministère ? On sait seulement qu’en 1828, il restait encore la moitié de la commune adhérente à la doctrine des frères Bonjour.