Zone de Texte: Biographie de Monseigneur Delacroix 

Armoiries de gueules à la croix de Saint-André d’argent, cantonnées de quatre rosettes d’or à cinq pétales 

Devise : In cruce salus.

Iconographie
Portrait peint par Dulac, évêché de Gap
Plusieurs lithographies éditées à Paris par Féart, Fischer, Julien Villain et Llanta.

Nicolas-Augustin Delacroix d’Azolette naquit à Propières, le 15 juillet 1779, d’une famille noble du Beaujolais. Il fit ses premières études au collège de Saint Rambert l’île Barbe, dans l’ancien monastère sécularisé, mais la Révolution le força de rentrer dans sa famille, d’où il revient ensuite achever ses étude à Lyon. Dieu l’appelait à son service, mais son père opinait pour la toute neuve école polytechnique. Le jeune homme dit oui pour Paris et non pour l’école ; on lui accorda d’étudier la médecine. Il s’appliqua, mais se dégoûta car il n’avait qu’un goût, celui du sacerdoce. Ses parents lui permirent de passer sur place de l’amphithéâtre au séminaire. Ces années de bonheur à Saint-Sulpice furent interrompues par la maladie. Il respira l’air d’Azolette, travailla avec « l’oncle curé » et acheva à Lyon son temps de séminaire.
Ordonné prêtre en août 1806, il entra dix ans après (août 1816) dans la Société des Chartreux. Que fera-t-il dans l’intervalle ? Vicaire à Belleville un an et demi, curé de Fareins (Ain) où dominait la «petite église», puis à l’Argentière. Enfin, il devint directeur du «grand séminaire de Lyon» (1813) L’abbé Mioland y était depuis un an, mais on sait la différence qu’il y a entre un directeur «au» et le directeur «du» séminaire ; au surplus, l’abbé Delacroix était de neuf ans plus âgé. Il y resta quatre ans, ayant donné au bout de trois ans son adhésion à la nouvelle société de M. Bochard, et en ayant même porté le titre de préposé général. En 1817, il se fixa aux chartreux, mais laissa à M. Mioland la charge de supérieur effectif et se renferma dans ses fonctions de curé de Saint Bruno. Il compléta le mobilier de l’église, acheta les cloches et édifia les paroissiens par sa piété et sa charité délicates. Aussi bien est-ce le mot «délicat» qui le peint le mieux, dans ses manières et dans ses sentiments. Fin et racé, timide et discret, sa haute conscience faisait de lui l’ami sûr, le confident sûr, le serviteur sûr.
Souvenons-nous qu’il fut choisi pour recevoir les acquisitions du Cardinal Fesch au nom de la Société et pour les transmettre plus tard à l’archevêché de Lyon, à des conditions dont il était le secret dépositaire.
A cette date, il était depuis 1823, Vicaire général de Mgr Devie, évêque du nouveau diocèse de Belley. En 1836, il était promu à l’évêché de Gap. Il créa dans ce diocèse deux Instituts de Frères et Sœurs pour les écoles de la campagne, confia aux religieuses de Saint-Joseph le service de l’hôpital et acheva le petit séminaire d’Embrun. En 1840, il fut transféré à l’Archevêché d’Auch, parce qu’il n’avait tenu qu’à lui de refuser la succession à Paris de Mgr de Quelen, son ancien condisciple et ami de Saint-Sulpice. A Auch, il donna le reste de ses forces à l’organisation des écoles, puis par scrupule résilia ses fonctions et se retira aux Chartreux (1858). Il prit possession d’une modeste cellule et de l’ancien cloître que les sœurs du Sacré-cœur avaient aménagé pour lui, assistait aux offices de la paroisse, aux retraites de la communauté et mourait en juin 1861.
Auch hérita de son cœur, la chapelle de Saint Bruno de son corps, toute la communauté de ses vertus.
Tiré de A.M Odin—Les Chartreux de Lyon, 1937, p 214, 215