Zone de Texte: Avec son ami et confident Monseigneur Mioland (1788-1859) 
Durant toute leur vie sacerdotale, il se créa entre eux deux dans une fraternité de ministère, une fraternité touchante d’affection.
Cette fraternité de ministère commença au grand séminaire de Saint Irénée (1812-1816) entre le directeur et le maître des cérémonies puis aux Chartreux (1817-1823) entre le curé de Saint Bruno et le supérieur des Chartreux - Nicolas administrant même les derniers sacrements le 1er janvier 1820 à son ami gravement malade.
Pendant les années de Pontificat, ils se suivent l’un à Gap l’autre à Amiens, puis l’un à Auch et l’autre à Toulouse.
Pas de cérémonies, sacres, conciles, … sans que l’un rejoigne l’autre et qu’ils voyagent ensemble.
Enfin ce sont les dernières années aux Chartreux pour Monseigneur Delacroix où J.M. Mioland demande « Si Monseigneur tombe malade ne manquez pas de m’en avertir par dépêche » car Nicolas Augustin veut être enterré par son meilleur ami mais ce dernier meurt brutalement le lendemain d’une confirmation, deux ans avant lui.
De 9 ans l’aîné de J.M. Mioland, Nicolas Delacroix fut le confident de ses pensées, car son calme, sa bonté, son intériorité, sa douceur, mais aussi sa réserve et son esprit de pauvreté lui faisaient entrevoir la sainteté.
Pour notre Grand oncle, l’affection s’appuyait sur la complémentarité qu’il découvrait en lui. Jean Marie s’extériorisait plus avec une grandeur, quoique modeste, acceptant les honneurs. Sa piété avait un appui plus intellectuel que celle de l’oncle amateur des petites observances, à l’identique du curé d’Ars. Mais surtout excellent gestionnaire, comme supérieur des Chartreux pendant 22 ans (1816-1838) il avait le génie de l’administration des affaires alors que l’oncle concentrait ses soins seulement pour son diocèse, comme le cardinal Fesch, mais moins bien entouré que ce dernier. 
Surtout ils avaient en commun le calme, la simplicité, la droiture, la rigueur, l’esprit sacerdotal qui les portaient tous deux vers une forme de sainteté aux aspects souvent complémentaires. 
Enfin n’oublions pas que pendant plusieurs années Louis de la Croix résidant aux Chartreux sous l’autorité froide et réservée de son oncle, trouva comme directeur spirituel le supérieur J.M. Mioland qui avait le don d’exprimer le bon sens, la sagesse et la piété dans sa correspondance spirituelle.
Louis de la Croix put dialoguer toute sa vie avec Monseigneur Mioland et les événements importants sont marqués par cette qualité de correspondance que nous aurons l’occasion de rappeler ultérieurement.
Enfin, après le Concile Provincial de Lyon aux Chartreux, une visite très amicale de Monseigneur le cardinal de Bonald, Monseigneur Mioland et Monseigneur Delacroix d’Azolette, à Azolette, scella le 25 juillet 1850, le treizième anniversaire de la consécration de son église.
Une inscription gravée sur un pilier de la façade rappelle cette commémoration. De plus un arbre, « le sapin des trois archevêques », fut planté près de la porte du sanctuaire et abattu en 1955 par Louis Perroy.
Si l’on rappelle que Monseigneur de Bonald, primat des Gaules, fut découvert et formé par le cardinal Fesch, quelles fierté et reconnaissance pour Louis de la Croix de réunir au Plumet les trois archevêques qui, encore en vie en 1850, donnèrent le plus au diocèse de Lyon sous l’Empire et la Restauration. 
Relations avec les autres Prêtres de la Société des Chartreux.
Monseigneur Delacroix d’Azolette resta proche des associés de la Société des Chartreux, dont plusieurs eurent un rôle important pour lui ou notre famille.
Tout d’abord M. Bochard, vicaire général et père fondateur de la Société, qui tenait la place du cardinal en exil. Né en 1759, c’était le doyen d’âge qui aida beaucoup l’abbé Mioland Supérieur en titre, au cours des premières années bien que très pris par sa charge de deuxième vicaire général. Participant à la création avec le cardinal Fesch et M. Mioland il fut la « cheville ouvrière » de la Société des missionnaires Chartreux de Lyon. La fin de sa vie fut plus effacée comme nous l’avons indiqué précédemment.
Le Père Pierre Pousset (1794-1883), associé à partir de 1820, succéda pendant 33 ans à N-A. Delacroix à la cure de Saint Bruno. Il avait pour condisciple au séminaire de Verrières, le curé d’Ars dont il resta l’ami intime. En janvier 1859, ils font le vœu que le premier qui entrera au ciel tendra les mains à l’autre. Le Saint Curé mourut le 4 Août 1859.
A la fin de la vie de Monseigneur Delacroix, à son retour aux Chartreux en 1858, il devint son confesseur et note le 5 juin 1861 « Monseigneur Delacroix vient de recevoir l’extrême onction, mon prédécesseur à la cure et mon pénitent à la mort, m’a promis, en joignant les mains, de prier pour moi, oh oui…. » 
Il fut fondateur de l’œuvre de la « Sainte famille », dont une maison importante fut créée par Madame Sanlaville, devenue mère Saint Vincent, à Beaujeu dès 1834 et fut légataire au testament du grand oncle (Article 13).
Le Père Léonard Furnion (1781-1846) eut un début de vie peu banal. Porte drapeau à 12 ans du Comte de Précy dans l’armée du siège de Lyon, il put s’enfuir et comme mousse il sillonna les mers. Vocation tardive, rejoignant les Maristes Colin, Champagnat et le curé d’Ars, il fut ordonné à 33 ans. Nommé vicaire à Lagnieux il fut directeur spirituel de Madame Choussy de Grandpré, veuve, qui avec deux jeunes filles menait une vie conventuelle.
En mai 1820, la petite cellule priante vient se fixer dans la «future propriété» de l’oncle archevêque en occupant une des 24 cellules des anciens Chartreux à côté de celle où l’archevêque viendra 38 ans après. C’est là que fut le berceau de l’ « Adoration Perpétuelle du Sacré Cœur de Jésus » et ensuite en 1825 le même berceau pour l’institution des Chartreux.
Les règles approuvées en 1824 joignaient à l’ordre contemplatif une partie enseignante. Après agrandissement des locaux, les 4 filles de Louis de la Croix y firent leurs études et Louise et Jeanne y entrèrent comme religieuses en 1858.
A la suite d’une mission du Père Furnion à Grandris, une fondation pour les novices fut créée en 1825. C’est pourquoi les deux sœurs religieuses y allaient chaque année en vacances. C’était l’occasion d’une grande randonnée de la famille, en voiture à cheval d’Azolette à Grandris.
Enfin, Claude Henry Plantier, Archevêque de Nîmes, le plus illustre fils de la maison des Chartreux et le plus vrai, qui exprima à la mort du grand Oncle ses vertus d’humilité et de pauvreté pratiquées toute sa vie à l’exemple du Saint Curé d’Ars.
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