Zone de Texte: Testament Olographe de Monseigneur Delacroix 
Au nom du Père, du Fils et du St Esprit, Amen.
Je soussigné, Nicolas, Augustin Delacroix d’Azolette, archevêque démissionnaire d’Auch, chanoine de St Denis, demeurant en ce moment à Lyon, cloître des Chartreux, département du Rhône, ait fait, signé et daté de ma main ainsi qu’il suit mes dispositions testamentaires.
Je donne et lègue à Mr Jean, Marie, Louis de la Croix d’Azolette, mon neveu, ma propriété de Propières consistant en maison, terres labourables, prés, bois, terrains vacants, telle qu’elle se comportera au jour de mon décès, ainsi que toutes les terres détachées qui sont situées dans cette même commune ou communes limitrophes telles qu’elles sont confinées, les meubles par nature et destination toute chose quelconque appartenant à l’exploitation, arrérages de fermages, en un mot tout ce qui peut m’appartenir dans la susdite ferme de Propières et autres terres ou bois situés dans cette commune ou les communes environnantes. Le dit legs est pour représenter et solder la somme de 20 000 F que j’ai donné à Mr Louis de la Croix, mon neveu, dans son contrat de mariage et pour laquelle j’avais donné garantie sur ma propriété de Régnié. Par cette disposition, la propriété de Régnié située sur les communes de Régnié, Durette et Lantignié demeure libre de toutes dettes, de tout engagement et de toutes répétitions en ce qui concerne les 20 000  donnés dans le contrat de mariage.
Si toutefois les biens meubles et immeubles ci-dessus désignés étaient insuffisants pour représenter une somme de 20 000 F, l’hôpital de Beaujeu ci-après désigné sera tenu de parfaire cette somme de 20 000 F, vis à vis de Mr de la Croix.
Je charge le dit Louis de la Croix mon neveu, de payer à Pierre Berthilier mon ancien fermier à Propières, où plutôt de rendre au susdit la somme de 800 F qu’ il en a reçu pour paiement indu d’un arrérage de fermage dont Pierre Berthilier me restait redevable au sortir de ma ferme, attendu que j’avais formellement dit à Berthilier que je lui en faisait abandon et lui en tenait quitte. J’en avais averti Mr de la Croix qui nonobstant mon avis a forcé Berthilier de lui faire ce remboursement, ce que celui-ci n’a pu faire sans vendre un pré dont  Louis de la Croix a reçu le prix de vente des mains de celui à qui Pierre Berthilier a fait la vente dudit pré. J’ai dit plus haut la somme de 800 F, mais il faut y ajouter encore les intérêts si  Louis de la Croix les avait exigés en sus. Mais seulement à dater de l’époque où j’avais fait cet abandon à Berthilier, c’est à dire juillet 1850.
Désirant pourvoir au salut de mon âme et à celui de mes parents par de bonnes œuvres et obtenir à cette fin le concours des prières des pauvres, je donne et lègue à l’hôpital de Beaujeu pour les revenus être employés au soulagement et aux soins des pauvres malades principalement ceux des paroissiens d’Azolette, Propières, Régnié, Lantignié, mes propriété de Régnié, sises à la Plaigne et à la Combe, situées dans les communes de Régnié, Durette et Lantigné, consistant en maison d’habitation, maison de vignerons, bâtiments d’exploitations, vignes, prés, terres labourables, vins en cave et provisions en grains, meubles meublants et autre meubles et généralement toutes choses quelconques pour en jouir à dater de mon décès, à charge par le dit hôpital de payer mes dettes s’il en existait ainsi que tous les droits d’enregistrement, droits de mutation en ce qui concerne les legs ci-après, dispensant de ces droits et frais les légataires ci-après désignés :
Je donne et lègue au chapitre de l’église métropolitaine d’Auch, la somme de cinq cents francs, à la charge de faire acquitter par Mrs les chanoines, 200 messes pour le repos de mon âme, au taux de 2,50 F chaque messe et de verser 100 F dans la caisse de la fabrique à titre d’offrande de ma part, ce legs payable immédiatement après mon décès.
Je donne et lègue aux fabriques des église de Régnié, Propières et Azolette et à chacune d’elles la somme de 300 F pour être ladite somme placée en rente sur l’état et le revenu employé à l’entretien desdites églises, le legs payable après mon décès.
Je donne et lègue aux fabriques des églises de Régnié, Propières et Azolette et à chacune d’elles, la somme de 100 F pour être employée à faire acquitter par les prêtres de ces paroisses et le plus tôt possible 50 messes pour le repos de mon âme au taux de 2 F l’honoraire pour chaque messe. Le dit legs payable immédiatement après mon décès.
Je donne et lègue au bureau de bienfaisance des paroisses de Régnié, Propières et Azolette et à chacun d’eux, une somme de 150 F pour être distribuée aux plus indigents, lesdits legs payables après mon décès.
Je donne et lègue au bureau de bienfaisance de la commune de Propières un capital de 4 000 F pour acheter des rentes sur l’état pour servir à perpétuité au soulagement des pauvres. Ledit legs payable dans l’année de mon décès sans intérêts.
Je donne et lègue à Jean-Marie Carrichon, mon ancien valet de chambre demeurant à Belleville, 200 F de rente annuelle et viagère payable par avance et par semestre à partir du jour de mon décès, et après son décès, le capital sera compté par l’hôpital de Beaujeu au bureau de bienfaisance de la commune de Régnié, soit 4000 F pour acheter des rentes sur l’état destinées à perpétuité au soulagement des pauvres de ladite commune.
Je donne et lègue à Mr l’abbé Guillaume Sentis, chanoine honoraire d’Auch mon aumônier, une pension annuelle et viagère de 450 F, payable par semestre et d’avance à partir du jour de mon décès avec faculté pour l’hôpital de Beaujeu de racheter cette rente. 
Je donne et lègue au même Abbé mes papiers, ma bibliothèque, ma chapelle, consistant en ornements d’église, chasubles, chapes, étoles, aubes, rochets, mitres, linge d’église, chapelle épiscopale ou boîte de vases sacrés, anneaux, croix pectorales et autres objets épiscopaux et de service d’autel, ainsi que les reliquaires, reliques et médailles. J’excepte du présent article le calice de vermeil qui est séparé de la chapelle épiscopale et les burettes d’argent qui sont aussi séparées de la dite chapelle. Ces divers objets seront remis par le dit légataire à la fabrique de Régnié. J’excepte le calice d’argent que je donne à mon neveu, Mr Louis de la Croix, j’excepte enfin les objets renfermés dans l’article suivant :
Je donne et lègue à la fabrique d’Azolette ma chasuble jaune et une aube ; à la fabrique de Propières ma chasuble rouge et une aube ; à la fabrique de Régnié ma chasuble violette et une aube, à la fabrique de Lantignié ma chasuble verte et une aube. La remise en sera faite par Mr l’Abbé Sentis.
Je donne et lègue à Mr l’Abbé Sentis les meubles meublants et autres meubles, linge, argenterie, batterie de cuisine, provisions et tous autres objets quelconque sans exception aucune qui se trouveront à ma mort  dans la maison que j’occupe à Lyon. L’argent monnayé et comptant et tous titres ou valeurs qui seront en ma possession ou dans ma caisse au moment de mon décès et encore la somme qui me sera due au moment de ma mort par le gouvernement pour mon traitement de chanoine de St Denis, à charge par le dit légataire de payer à la supérieure du Couvent des Chartreux les termes qui seront dus audit couvent pour le logement que j’occupe dans la maison ou cellule lui appartenant et au besoin ce qui pourrait rester dû pour les travaux d’appropriation dudit logement, lesquels travaux j’ai pris à ma charge.
Si au moment de mon décès il se trouvait dans ma maison de Régnié quelques pièces d’argenterie, je veux qu’elles fassent retour à Louis de la croix, mon neveu à qui je les donne ainsi que les meubles ou autres objets m’appartenant et qui auraient été transportés à Azolette avant mon décès.
Je donne et lègue à la fabrique de l’église de Lantignié une somme de 1 000 F pour la reconstruction de l’église de cette paroisse. Cette somme ne sera exigible que lorsque les travaux de reconstruction seront commencés, sans intérêts.
Je donne et lègue à la congrégation de la Ste Famille dont la maison mère est à Lyon, une somme de 1 000 F pour être employée au gré de la supérieure et de préférence en faveur de la maison que cette congrégation possède à Beaujeu. Ce legs payable dans l’année de mon décès, sans intérêts.
Je donne et lègue à Monsieur le curé de Saint Bruno des Chartreux de Lyon, une somme de 1 000 F, pour  être distribuée par ses soins aux pauvres de sa paroisse. Ce legs payable dans l’année de mon décès, sans intérêts.
Je donne et lègue aux domestiques qui se trouveront à mon service au moment de ma mort les gages de l’année entière et de plus une gratification de 100 F.
Je donne et lègue à la congrégation des Sœurs de la Providence dont la maison mère est à Gap, la maison et ses dépendances sise à Lectoure (Gers), telle que je l’ai acquise de M. Labat et de Mme Veuve Labat, le 28 novembre 1848, ainsi que le mobilier qui pourrait m’appartenir dans cette maison, à la charge de fonder et entretenir dans cette maison un établissement de son ordre dans l’intérêt du diocèse d’Auch et un noviciat du même ordre donnant par les présentes dispositions force et valeur à l’acte de donation retenu par Me Dubosc, notaire à Auch le 31 Mai 1856. J’excepte de la charge imposée à l’Hôpital de Beaujeu de payer les droits de mutation et autre frais quelconques pour le legs n°16, dont les droits de mutation et autres frais demeurent à la charge de cette congrégation.
Quant à mes funérailles, dont les frais ainsi que tous les accessoires demeurent à la charge de l’Hôpital de Beaujeu, je désire et demande qu’elles se fassent le plus modestement possible. Je choisis pour lieu de ma sépulture le cimetière de la paroisse de Régnié.
Je nomme pour mes exécuteurs testamentaires, Me Aimé Janson, notaire à Beaujeu, Mr D’Aigueperse, propriétaire à Regnié, Mr l’Abbé Guillaume Sentis, mon aumônier.
Je me recommande aux prières des pauvres et en particulier à celles de mes parents et amis.
Je casse et révoque tous autres testaments acte de dernière volonté que j’aurais fait jusqu’à ce jour, voulant que le présent testament soit seul valable.
Après avoir lu et relu mon présent testament écrit en entier de ma main sur 7 pages de papier au timbre de 1,25 F, je déclare persister dans les dispositions qu’il renferme et j’ai signé au bas de chaque page dans ma demeure, cloître des Chartreux à Lyon le 27 septembre 1858.
Signé, Nicolas Augustin Delacroix d’Azolette
CODICILLE
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Je soussigné, Nicolas, Augustin Delacroix d’Azolette, Archevêque démissionnaire d’Auch, chanoine de St Denis, déclare annuler dans le présent testament les dispositions relatives à Pierre Berthilier mon ancien fermier, et celles relatives à la congrégation des Sœurs de la Providence, attendu que ces dispositions sont déjà accomplies intégralement et régulièrement à la date de la présente addition écrite, datée à Lyon dans mon domicile le 1er juillet 1860.
	Signé, Nicolas Augustin Delacroix d’Azolette
	Cloître des Chartreux à Lyon

NB : (multiplier tous les montants par 50 environ pour avoir des Francs 2000)